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Le référendum (en France)
A quoi sert un référendum ?
Le référendum est une procédure de vote permettant de consulter
les électeurs sur une question ou un texte, qui ne sera adopté
qu'en cas de réponse positive. La Constitution prévoit
trois cas de référendum : pour l'adoption d'un projet
de loi ou autorisant la ratification d'un traité (art.11),
pour consulter les électeurs d'une collectivité territoriale
sur un projet de texte (acte ou délibération) relevant
de sa compétence (art.72-1), et pour réviser la Constitution
(art.89).
Le référendum est donc, avant tout, un instrument de « démocratie directe »
car il permet au peuple d'intervenir directement dans la conduite
de la politique nationale ou locale. Aujourd'hui, beaucoup d'observateurs
proposent de recourir davantage au référendum, notamment
pour faire évoluer certains domaines de la vie sociale difficiles
à réformer (ex : Education nationale).
Le référendum, tout en gardant son objet principal, peut
aussi être détourné et servir à consacrer
la légitimité du Président de la République.
On glisse alors vers le plébiscite. En théorie,
la distinction est claire. On parle de référendum
si la réponse populaire est donnée en fonction de
la question posée, et de plébiscite lorsque la réponse
tient compte de la personnalité de l'auteur de la question.
Le chantage au départ et la personnalisation du pouvoir peuvent
faire glisser le référendum vers le plébiscite.
Le général de Gaulle a eu tendance à utiliser
le référendum en ce sens. Toutefois, les deux derniers
référendums n'ont pas emprunté cette voie.
Ni François Mitterrand (en septembre 1992 pour le traité
de Maastricht), ni Jacques Chirac (en septembre 2002 pour le quinquennat)
n'ont lié la poursuite de leur mandat au résultat
de la procédure référendaire qu'ils avaient
initiée.
Les différents types de référendum
- Le référendum législatif : prévu à
l'article 11 de la Constitution, il permet au président de
la République, sur proposition du gouvernement, de soumettre
au peuple un projet de loi, qui peut porter sur différents
sujets (les pouvoirs publics, la politique économique et
sociale de la Nation et les services publics y concourant, ou autorisant
la ratification de traités internationaux). Si la réponse
est positive, la loi est adoptée.
- Le référendum constituant : prévu à
l'article 89 de la Constitution, il permet sa révision. Le
référendum intervient après le vote, dans les
mêmes termes, par les deux assemblées, du texte de
révision proposé. Si la réponse est positive,
la révision est adoptée.
- Le référendum d'initiative populaire : il existe
en Italie, en Suisse, mais pas en France. Il est caractérisé
par son initiative qui appartient au peuple et peut porter sur différents
domaines (législatif ou constituant). Les procédures
peuvent varier, mais on peut dégager des étapes générales
: les initiateurs d'un projet doivent réunir un nombre préétabli
de signatures soutenant le texte envisagé (pétition)
; si ce nombre est atteint, les pouvoirs publics sont tenus d'organiser
un référendum ; en cas de réponse favorable
au texte, le Parlement doit nécessairement discuter d'une
modification de la loi dans le sens indiqué par le référendum.
Par ailleurs, il faut mentionner le "référendum
décisionnel local ". En effet, la réforme
constitutionnelle du 28 mars 2003 a reconnu à toutes les
collectivités territoriales la possibilité de soumettre
à leurs électeurs tout projet de texte (acte ou délibération)
relevant de sa compétence (art. 72-1). La loi organique du
1er août 2003 a précisé les modalités
d'organisation de ces référendums.
Le déroulement d'un référendum
Depuis la révision constitutionnelle du
28 mars 2003, selon les référendums, la décision
appartient au président de la République ou aux assemblées
délibérantes des collectivités territoriales
(ex : conseils municipaux, généraux ou régionaux).
Pour les référendums législatifs et ceux permettant
de réviser la Constitution, la décision appartient
au président de la République. Il faut cependant
les différencier.
Dans le cas du référendum législatif, destiné à adopter ou
rejeter un projet de loi, le président de la République soumet un
texte au peuple français sur la proposition :
- soit du gouvernement ;
- soit des deux assemblées présentant au chef de l'Etat une proposition conjointe.
Dans le cas d'une révision constitutionnelle,
le recours à la voie référendaire est en principe
obligatoire. L'initiative de la révision appartient au
président de la République, sur proposition du Premier
ministre (projet de révision), et aux parlementaires (proposition
de révision). Après le vote, dans les mêmes
termes par les deux assemblées, du texte de la révision,
celle-ci devient " définitive après avoir été
approuvée par référendum ".
Toutefois, il existe une procédure dite
" allégée " qui permet de ne pas organiser
de référendum. Elle ne concerne que les projets de
révision émanant du Président et du Premier
ministre et non les propositions des parlementaires qui sont obligatoirement
soumises au référendum. Là encore, le Président
de la République peut, seul, décider de son application
et soumettre le projet de révision, non au référendum,
mais au Congrès, c'est-à-dire à la réunion de
l'Assemblée nationale et du Sénat, qui doivent alors
adopter le texte à une majorité des 3/5e.
Pour
les référendums décisionnels locaux, la décision
appartient à l'assemblée délibérante
(ex : conseils municipaux, généraux ou régionaux)
de la collectivité territoriale concernée.
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